Stratégie de développement de projet

Le Burkina Faso est aux prises avec une grave crise sécuritaire liée au terrorisme qui touche l’ensemble des pays du Sahel. Avec en première ligne les forces armées qui payent un lourd tribu humain sur le front des combats.

Pour contribuer à « l’effort de guerre », Fadima Kambou, spécialiste RH et femme d’un ancien élève du prytanée militaire de Kadiogo, lance un projet pilote d’accompagnement de 7 veuves et une orpheline de l’Unité Spéciale d’Intervention de la Gendarmerie Nationale.

Un programme d’autonomisation de ces femmes dont le sort dépend de pratiques culturelles séculaires où elles restent entièrement tributaires de leur belle famille, telles que le lévirat. Pratique qui consiste en un mariage entre la veuve et le frère ou un parent du défunt.

Des veuves parfois frappées d’ostracisme par l’entourage, comme si elles portaient malheur et qui peuvent, à tout moment, être répudiées, ravies de tous leurs biens et être expulsées de leur maison. On va même parfois jusqu’à leur retirer leurs enfants.

Go PAGA (Go, de l’anglais « aller », PAGA, « femme » en langue moré) est un programme d’accompagnement vers une autonomie complète par l’apprentissage d’un métier (une réorientation ou une consolidation des acquis), le développement de projets entrepreneuriaux ou d’activités génératrices de revenus, ou la poursuite d’études à valeur ajoutée. Il offre, par ailleurs, une assurance santé aux veuves et à leurs enfants.

Plus largement, il s’agit d’essaimer une nouvelle approche d’empowerment au féminin.

Le projet pilote de 4 mois a pour ambition d’être proposé à l’ensemble des corps armés du Burkina Faso. S’il se montre concluant…

Nous partons initialement d’un document Word. Une base dont nous avons entièrement retravaillé l’approche, en lien avec l’initiatrice du projet :

• en développant une identité graphique forte pour le projet (logo, charte et supports de présentation). Un travail sur le symbolisme structuré comme un développement de marque.
• en travaillant les éléments de langage et le positionnement de l’action pour mettre le projet en phase avec ses missions objectives et son impact sociétal. Le projet repose ainsi sur 4 axes :
  1. L’autonomisation des femmes. Parce que l’essence du projet est que les veuves puissent s’assumer seules avec leurs enfants.
  2. La réinscription sociale des veuves. Parce que les veuves, isolées, sont frappées d’ostracisme.
  3. La lutte contre le terrorisme. Parce que le projet agit positivement sur le moral des militaires et donc leur engagement au combat.
  4. La solidarité citoyenne. Parce que les Burkinabé, conscients de la valeur du sacrifice des militaires morts au combat souhaitent contribuer à une cause utile et témoigner une certaine reconnaissance.
• en préparant le lancement officiel du projet pilote à l’occasion d’un événementiel à Ouagadougou. Il s’agit notamment de préparer les différents support de communication, de scénariser les propos et d’assurer une capitalisation média de l’événement avec nos propres équipes média (de la captation aux interviews ciblées, et à la diffusion d’éléments montés)
• en référençant l’ensemble de l’aventure du projet avec la production d’un site (www.gopaga.org) et de contenus média et multimédia. Plus de 40 articles, plus de 30 reportages et vidéos pour suivre la progression des bénéficiaires et donner la parole à l’ensemble des parties prenantes (les équipes d’accompagnement, les partenaires, les militaires) et enfin témoigner des temps forts du programme.
• en réalisant des trophées signature pour remercier les principaux partenaires et incarner le projet dans un objet physique.
• en préparant la restitution publique, son déroulé, les éléments de diffusion, le dossier de presse et supports de communication, la capitalisation média.

Découvrez l’interview de l’initiatrice du projet, Fadima Kambou, sur le travail d’Akoma Group.

Le projet pilote a convaincu les autorités politiques et militaires du pays et il va se déployer au niveau national pour bénéficier à l’ensemble des militaires du Burkina Faso.

Le projet entre de plain-pied dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Car s’il adresse une réponse à l’endroit des veuves de militaire et de leurs enfants, Go PAGA est surtout un puissant levier sur le moral des soldats, rassurés de savoir qu’il existe désormais un cadre pour s’occuper de leurs famille s’ils venaient à tomber au champ d’honneur. Une raison donc « pour mieux se donner au combat », comme en témoignaient de nombreux militaires interrogés dans le cadre du projet pilote.

Le projet suscite un vif engouement partenarial, tant des institutions internationales présentes au Burkina Faso, que des chancelleries (via les ambassades) que du secteur privé et des citoyens qui veulent tous apporter leur contribution, quasi patriotique, au développement de Go PAGA et à ce qu’il représente. Le projet a d’ailleurs bénéficié d’une très large couverture médiatique dans le pays.

Lire un des articles cadre (et très complet) sur le projet et son lancement au national : 

• Burkina Faso : Le Projet “GO PAGA” soutient les épouses et enfants des militaires (Burkina 24)